NaNoWriMo 2019 — Éphémère

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La couverture de ma fanfiction, dévoilée dans l’article précédent, a suscité beaucoup d’enthousiasme et j’en suis la première ravie ! Merci !
Anna Dittmann a fait un travail formidable sur cette illustration, je la remercie encore chaleureusement pour sa gentillesse et son professionnalisme. Je l’avoue, cette première commande était un challenge pour moi : comment expliquer, de surcroit en anglais, ce que je voulais de façon précise pour qu’une personne extérieure à mon récit puisse le représenter ? Je suis ravie du résultat et surtout, cela m’a confortée dans le choix de la recontacter, l’année prochaine pour réaliser la couverture de mon roman.

Alors, Éphémère, qu’est-ce que c’est ? Et pourquoi je parle de deux projets en même temps ?

Une histoire vraie, ou presque.

Toute première couverture

À l’état d’embryon, ce roman ne ressemblait pas à ce qu’il va être aujourd’hui. Je ne voulais pas écrire de romance, mes personnages étaient des amis de longue date et surtout, j’étais partie dans l’idée d’écrire un thriller.
Le pitch de base : une jeune fille est témoin d’un meurtre et devient amnésique. Elle est ensuite poursuivie par lesdits meurtriers.
Très tôt dans mon écriture, j’ai eu envie de sortir des sentiers battus et ne pas respecter les codes des genres dans lesquels je m’engouffrais. Mon idée étant trop classique à mon goût, j’ai petit à petit fait évoluer mon roman. L’amnésie soudaine s’est transformée en maladie. Le thriller s’est éloigné pour laisser place au fantastique et les premières lucioles sont apparues… (coucou les lecteurs de 2040). Le roman est passé d’une à plusieurs voix. Puis retour à une voix. Puis à deux.

Il y avait toujours quelque chose dans mon écrit qui ne me convenait pas. Une espèce de dissonance, une erreur de partition.
J’ai compris il y a peu qu’en vérité, si les choses ne se sont pas déroulées comme je le souhaitais, c’est juste parce que je n’avais pas compris. Je n’avais pas fréquenté cette maladie jusqu’à son essence-même. Elle me faisait toujours l’effet de ce corbeau insaisissable, qui se transformait en fumée quand mes doigts s’approchaient. Voilà quelques temps maintenant qu’il se pose sur mon épaule… et que je sais.

Un serpent se promène dans mon cerveau et grignote des pans entiers de ma mémoire. Plus les jours passent, plus je sens sa présence.

Des personnages différents.

Troisième essai

Mais mon goût de sortir des sentiers battus concerne aussi mes personnages. Si vous avez parcouru mes précédents textes, vous savez que j’aime mettre en avant une certaine diversité. Dans 2040, par exemple, Joana est une personne racisée. Blue Iris est homosexuelle. Bérénice est une ancienne alcoolique… et je pourrais continuer avec beaucoup d’autres personnages.
Dans Éphémère, Shana est à peine trentenaire et déjà atteinte d’une démence précoce. On n’arrive pas à la diagnostiquer de façon précise mais vus ses symptômes, on parle d’Alzheimer. Sa mémoire est atteinte mais pas seulement, et elle doit apprendre à composer avec cette inconnue qui lui retire petit à petit ce qu’elle a de plus précieux.
Matthew possède également une particularité, que je ne mentionne pas ici, mais qui va occuper une bonne place dans sa vie.
C’est cette différence qui le pousse à voir les autres avec compassion.
On peut d’ailleurs le remarquer dans Sous la Cendre même si, dans cette nouvelle, son caractère a bien changé.

Son hésitation m’amuse. À voir ses gestes, pleins de nervosité, il n’a pas l’air d’avoir l’habitude de parler aux filles. Ça me va bien, puisque j’ai perdu celle de parler tout court.

Des textes liés.
On l’a remarqué, je parle beaucoup de deux projets en ce moment, Ambre et Éphémère. Pourquoi ? Parce qu’ils sont liés !
Leur ordre de parution n’est pas tout à fait anodin. Dans le premier, on fait la connaissance d’un personnage très particulier, Rachel. Je ne dévoile pas ici qui elle est exactement, vous allez le savoir très vite (si vous ne le savez pas déjà). Toujours est-il que dix ans après la fanfiction, Rachel est devenue très proche de Shana et lui prodigue des conseils souvent bienvenus. Ce ne sera pas la seule !
Un personnage de 2040 a déjà croisé la route de Shana, avant de rencontrer Matthew dans sa maison au milieu des bois. Qui ? Je vous laisse faire vos pronostics.

Rachel m’adresse un regard plein de compassion. Elle pose sa main sur la mienne, ses lèvres s’étirent en un sourire malicieux.
— Quand j’étais triste, Maman me disait toujours : « Laisse-toi du temps, sans t’en laisser trop ». C’est le meilleur conseil qu’elle ait pu me donner.

L’écriture en toile de fond.
Dernier point à ajouter à cette longue présentation, l’écriture tient une part importante de ce roman. Pour exercer sa mémoire, Shana note chaque jour son état d’esprit, ses réflexions, ce qu’elle fait de ses journées… dans son carnet. Des extraits agrémenteront d’ailleurs les chapitres, au fur et à mesure de l’histoire. Écrire pour ne pas oublier, à bien des niveaux. Les notes de Shana risquent d’être très utiles et feront résonance avec de mystérieux évènements à venir.
Matthew lui-même est journaliste. Il manie si bien les mots que ça lui permettra également de s’exprimer bien mieux que son caractère introverti lui permet de le faire.

Je m’assieds à côté d’elle. Sa bulle de solitude éclate au contact de la mienne.

Bref, Éphémère est la somme de multiples inspirations qu’il a fallu laisser mûrir au fil des années. J’y mêle vécu personnel et fiction, dans un genre que je ne connais pas et dont je ne maîtrise pas les codes. J’espère qu’il sera à la hauteur de mes attentes.
Verdict fin novembre !

→ Ma fiche NaNo (accessible uniquement aux inscrits apparemment)