Le Phare au Corbeau, Rozenn Illiano

phare

Agathe et Isaïah officient comme exorcistes. L’une a les pouvoirs, l’autre les connaissances ; tous deux forment un redoutable duo.
Une annonce sur le réseau social des sorciers retient leur attention. Un confrère retraité y affirme qu’un esprit nocturne hante le domaine d’une commune côtière de Bretagne et qu’il faut l’en déloger. Rien que de très banal. Tout laisse donc à penser que l’affaire sera vite expédiée.
Cependant, lorsque les deux exorcistes débarquent là-bas, le cas se révèle plus épineux que prévu. Une étrange malédiction, vieille de plusieurs générations, pèse sur le domaine de Ker ar Bran, son phare et son manoir.
Pour comprendre et conjurer les origines du Mal, il leur faudra ébranler le mutisme des locaux et creuser dans un passé que certains aimeraient bien garder enfoui…


→ De quoi ça parle

Le Phare au Corbeau est un roman fantastique (dans tous les sens du terme) qui s’attarde sur deux personnages en particulier.
Agathe, elle, possède l’étrange pouvoir de voir les fantômes. Mais ce pouvoir est incomplet, puisqu’elle ne peut ni entrer en contact avec eux, ni connaître leur histoire.
Isaïah, à l’inverse, est né dans une famille où la magie est omniprésente mais ne possède aucune capacité particulière, si ce n’est sa propre pratique de la magie à travers le hoodoo. Le duo se complète à merveille. Ils ont construit leur activité autour de l’exorcisme et vont de mission en mission, jusqu’à leur arrivée sur le domaine de Ker ar Bran.

→ Mon avis

Adepte des romans de l’autrice depuis longtemps (voir ma chronique d’Elisabeta), je suis toujours fascinée par sa capacité à construire ses romans autour de concepts certes, au départ pas forcément originaux, mais qui le deviennent via sa façon de les traiter. Cette chasse aux fantômes dans laquelle on est embarqués dès le départ est addictive et emplie de mystère. Pourquoi Ker ar Bran est-il si familier pour Agathe ? Qui sont les mystérieux revenants qui l’habitent ?
L’ambiance d’un petit village de Bretagne où chacun souhaite garder ses secrets est extrêmement bien dépeinte et permet de s’immerger directement dans le récit. Quand on lit Le Phare au Corbeau, on ressent presque l’humidité de ces terres particulières, l’odeur de la pluie et la tristesse de ses fantômes.
En bref, c’est mélancolique parfois, effrayant souvent, mais on en redemande 🙂

Et alors, mention spéciale pour Agathe et Isaïah, que j’ai adoré (surtout la première). Agathe est le type de personnage dont l’autrice est assez adepte en règle générale : râleurs, avec un fort sentiment de l’imposteur et des doutes plein la tête. Mais c’est ce qui les rend aussi réels.

→ Les liens
Le site de l’autrice | Lire un extrait

→ Extrait

« Que le spectacle commence, répète toujours Isaïah. Lui se considère en représentation ; moi, j’ai l’impression de jouer ma vie au point de sentir sur mon âme comme un trait gravé avec la pointe d’une pierre, un pour chaque mort que je fixe dans les yeux. Leurs regards me brûlent. Leurs regards me brûlent parce qu’ils me voient, et ils me voient parce que moi je les vois.»