Slow Writing & changements 2023

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Vous l’avez sans doute vu passer, cette année je me suis beaucoup interrogée sur la pérennité ou non d’une publication de mes livres. 2022 a été marquée par de nombreuses épreuves qui m’ont amenée à reconsidérer le fait de partager mes histoires. Je crois que des hauts et des bas, on en a toujours à certains moments et mon état psychologique à ce moment-là n’aidait pas vraiment à rester objective.
Le fait est qu’à l’origine, je publie avant tout pour le plaisir. J’écris essentiellement pour moi, partager mes histoires est un bonus dans le processus. Cependant, il est vite facile de se perdre dans le tourbillon de la publication et de ce qui va avec : les réseaux sociaux, les témoignages des autres auteurices qui réussissent (ou semblent réussir) à atteindre leurs objectifs et créent une sorte de remise en question pas super agréable (pourquoi elleux y arrivent et pas moi ?), l’espèce de sentiment de solitude grandissant quand, finalement, rien ne marche comme on veut et que personne n’interagit ou ne partage ne serait-ce qu’une publication… En fait, pendant toute la rédaction d’Anamnèse, j’avais une idée fixe en tête : ce livre serait le dernier publié. Trop d’investissement, un travail qui ne me permet plus d’y consacrer autant de temps, un espace mental réduit, une fatigue croissante… et un gros ras-le-bol.
Vraiment. J’en avais marre de crier dans le vide, et pas la force non plus de remonter le courant encore et encore. Comme dit, 2022 était une année difficile. Et je ne vous cache pas que ces doutes subsistent aujourd’hui, et que je considère toujours Anamnèse comme étant potentiellement mon dernier livre.

Cependant ! Comme je n’avais pas envie de (trop) faire ma drama-queen, j’ai réfléchi autrement. J’ai listé tout ce que je fais en auto-édition, et mis en avant ce qui me gonflait le plus, pour les supprimer petit à petit. Voici donc ce qui nous attend pour 2023, et peut-être au-delà :

  • Des publications (encore) plus espacées : alors oui, je n’ai pas publié en 2022, mais comme je le disais dans mon bilan, ça ne va pas s’arranger ! En fait, s’il y a quelque chose que j’ai toujours détesté, ce sont les deadlines. Et force est de constater que quand on commence à avoir un “public”, il faut garder son intérêt actif et lui apporter un changement fréquent. Or, ce n’est pas possible. Déjà parce que je n’ai pas le temps et les capacités mentales de faire plus, et ensuite parce que je n’en ai pas envie. Pour moi, l’écriture est quelque chose qui prend du temps, parfois des années. L’une des mes autrices préférées, Erin Morgenstern, a sorti deux livres magnifiques à huit ans d’intervalle, et je me suis dit “pourquoi pas moi ?”. Bon, pas huit années non plus, mais si ralentir me permet de sortir d’aussi belles pépites (à mon échelle, hein, je n’ai pas la prétention de faire aussi bien ^^), je ne vais pas me priver. Surtout que, comme je le disais plus haut, j’ai la chance de ne pas avoir besoin de l’écriture pour vivre. Alors voilà, je deviens une “slow writer” et je ne me presse plus. S’il faut attendre trois ans après Anamnèse pour un nouveau bouquin, ben tant pis, ça prendra trois ans (et ça vaudra bien plus le coup, croyez-moi !). Et cela nous amène naturellement vers :
  • Une production réduite : au tout début de mon parcours d’auto-édition, je vendais uniquement des exemplaires limités. Rupture de stock = pas de réimpression. J’ai tenté d’élargir un peu mes perspectives avec la sortie de Ceux qui restent, mais force est de constater qu’en fait, ça ne me convient pas du tout. En faisant cela, je suis tombée dans la spirale que je voulais éviter : celle de regarder les chiffres tout le temps et de me poser des milliers de questions si ça ne fonctionnait pas. Je milite désormais pour ma tranquillité d’esprit 😀 Et je vais reprendre mes anciennes habitudes.
  • De l’autrice aux lecteurices : depuis 2021, je teste le service d’impression à la demande d’Amazon et je dois reconnaître que je suis plutôt favorablement surprise. Les livres sont très qualitatifs mais cependant, plusieurs choses me gênent dans ce processus, à commencer par dépendre d’une plateforme qui brassent des milliers (millions ?) de bouquins. Avoir une production moindre me permettra de vendre uniquement sur ma boutique, qui est de plus, comme j’ai pu le constater sur le même temps, le canal de vente préféré de mes lecteurices (et en plus, ça me permettra de vous gâter ++). Alors comment je vais m’organiser, je ne sais pas encore. Je suis à la recherche d’imprimeurs et je comparerai au moment de la sortie d’Anamnèse. Je pense, à terme, arrêter également la production de livres numériques, qui ne fonctionnent pas du tout pour moi.
  • Un arrêt total de la communication : ou comment dire “flemme” en plus joli ! Le manque de temps ne me permet pas de poster tous les jours et me retrouver obligée de faire la clown en vidéo – tout fun que cela semble être – pour quémander une vente ou une vue, ça ne m’intéresse pas. En fait, je n’interagis plus que sur Instagram, et même ce réseau avec sa promotion de vidéos à outrance commence à me fatiguer. Anamnèse sortira dans un an, et je n’ai pas envie de faire des posts dessus sur tout ce laps de temps, ça va vous saouler, et moi aussi. Alors j’arrête. Je parlerai de temps en temps de mes bouquins, mais je ne vais plus faire une publication par semaine pour raconter du vent. Par contre, j’adore le spontané, alors je vais sans doute faire plus de stories sur tout et rien, partager d’autres passions, etc… Si ça plaît, tant mieux, sinon tant pis 🙂
  • Et tout ça, en mesurant mon impact écologique : je prends très très à cœur la situation climatique que nous connaissons. C’est même une préoccupation telle que je la dépeins depuis toujours dans mes livres, tout mon univers est fondé dessus. J’ai beau adorer l’objet-livre, je ne peux pas nier que la surproduction telle que nous la connaissons dans l’édition française est désastreuse pour l’environnement. Alors je tente de limiter comme je le peux, à mon échelle. Privilégier le circuit court, limiter les exemplaires, investir dans de l’emballage recyclé… je compte aussi installer, prochainement, une option sur mon site qui permettrait de préciser qu’on ne veut pas d’extra dans son colis (genre marque-page, petit mots, etc…) pour les plus sensibles au gaspillage. Mes livres seront sans doute plus chers, de fait, et plus rares. Mais je tâcherai toujours de faire au mieux pour que ce ne soit pas un trop gros frein pour vous.

Voilà, je pense que j’ai fait le tour. Cette organisation est un test sur 2023, à voir si elle se poursuivra ou non, en fonction des résultats ! N’hésitez pas à me faire un retour via le post Instagram concerné sur ce que vous pensez de tout ça.