Ceux qui restent : 1er bilan

bilan

Ceux qui restent est sorti en novembre 2021, voilà donc un peu plus d’un trimestre qu’il est disponible à la vente sur Amazon et ma boutique. L’occasion de dresser un premier bilan de ces mois d’exploitation et de se donner des pistes pour la suite.

Attention, on va parler chiffres et argent, âmes sensibles s’abstenir ! :p

Les ventes

Allez, on rentre direct dans le vif du sujet avec les ventes de ce premier trimestre.

Pour rappel, 5 exemplaires avaient été mis en prévente dans le cadre des box collector. Cette prévente a fonctionné au-delà de mes espérances et je vous avoue que c’est ma petite fierté : tout est parti en très exactement 2 minutes. Je ne pensais absolument pas que ça irait si vite et encore une fois, je remercie très fort les fidèles de la première heure qui se sont rués dessus <3 Promis, j’essaierai d’en proposer davantage la prochaine fois !

En tout, à l’heure où j’écris cet article, 52 exemplaires de Ceux qui restent ont été vendus. Je suis encore abasourdie quand j’écris ce chiffre. Cinquante exemplaires, en 3 mois, c’est énorme. Surtout en auto-édition, dans un genre réputé moins vendeur (que le roman policier ou la romance, par exemple) sans grosse communauté et sans communication derrière (j’y reviens plus tard).

Parmi ces 52 exemplaires, 5 seulement ont été commandés en numérique, ce qui m’étonne aussi beaucoup. J’avais lu un peu partout qu’il fallait proposer des éditions numériques en auto-édition, à des prix plus réduits… Force est de constater que mon lectorat n’est absolument pas sensible à ce média et que ce qui vaut pour les uns ne fonctionne pas vraiment pour les autres :’D

Mon livre étant actuellement sous exclusivité KDP, cela peut-être un semblant d’explication, cela va évoluer par la suite. Pour rappel, faire partie de KDP Select nous permet d’être accessible dans leur catalogue (qui fonctionne pour les lecteurs par abonnement mensuel) et d’être rémunéré.e notamment à la page lue. Pour Ceux qui restent, 918 pages ont été lues au 18 mars.

Les revenus

Parlons maintenant des revenus.
Dans cet article, je vais parler exclusivement de chiffre d’affaires. C’est-à-dire le total de ce que je touche avant les taxes, le remboursement des frais, etc…

Je différencie les revenus sur ma boutique, qui sont immédiats (je touche directement l’argent à la commande) et les revenus Amazon (qui me sont versés tous les trois mois). J’ai arrondi à l’euro le plus élevé.

Revenus engrangés via la boutique et la vente en direct : 600€
Revenus versés par Amazon : 90€ dont 3€ et des poussières pour KDP Select.

À noter : Amazon me reverse 60% du prix, soit environ 5,50€/livre broché.
C’est plus intéressant du côté des livres numériques puisque là, je touche 70% du prix, soit 2,60€/livre. Du moins le temps de mon inscription sur KDP Select, ensuite ce sera beaucoup moins (30% de mémoire), mais ce sera potentiellement comblé par ma présence sur d’autres boutiques comme Kobo.

Là clairement, je ne regrette pas d’avoir gardé la vente en direct sur ma boutique, j’ai remarqué d’ailleurs que la majorité des personnes intéressées préfèrent passer via ce canal plutôt que par Amazon. Pour la première fois cette année, j’ai également pas mal vendu hors de mon cercle très proche (parents et amis), ce qui est une grande première !

On me demande souvent quel canal de vente je préfère pour un achat. D’un point de vue financier, ma boutique évidemment mais pour le côté pratique je n’ai pas activé de stock pour le moment.
On parlera gestion de stock à l’occasion si vous voulez 🙂

La comm’

Je vous ai proposé de me poser des questions via mon compte Instagram et ce qui est revenu concerne surtout l’aspect communication et l’aspect investissement.

J’ai sélectionné notamment une question : as-tu eu un premier relais au niveau des médias ?

Alors : non. En tout cas, pas pour l’instant.
Avant la sortie du livre, j’avais prévu de contacter des médias locaux dans un premier temps, afin d’essayer une diffusion par ce biais, j’avais un plan comm’ établi, des mails, un programme… et patatra, comme ne disent pas du tout les jeunes, de gros imprévus personnels ont mis un coup d’arrêt direct et brutal à tout ça. J’ai tout laissé tomber, valsé au passage entre deux vagues de déprime et de remises en question et il m’a bien fallu ces trois derniers mois pour commencer à émerger enfin.

Heureusement, entretemps, des lecteur-ice-s merveilleux-ses ont publié des avis sur le net, ce qui m’a convaincue de reprendre petit à petit ce travail de communication. Vraiment, merci à vous. Vous n’imaginez pas combien le temps que vous passez à m’envoyer ne serait-ce qu’un petit mot en privé si ce n’est pas une chronique, est très très apprécié et important. Même si vous m’avez en grande partie surtout grondée 😛 (désolée !)
Bref, ça m’a convaincue disais-je. J’ai donc commencé à être bien plus régulière sur Instagram, qui est l’un de mes réseaux préférés et j’essaie de me tenir à une publication tous les dimanches.
J’ai également accepté le live Coin Lecture proposé par Aislinn, afin de parler du bouquin, moi qui suis une grande timide (mais il paraît que ça ne s’est pas trop vu :P) et je me laisse encore un peu de temps avant de reprendre le côté promotion auprès des médias.

La comm’ c’est un outil compliqué, pour lequel il faut mobiliser beaucoup de temps et d’investissement que je n’ai pas forcément. De plus, je n’aime pas vraiment coller aux attendus et à « il faut faire ça sur les réseaux », ça m’enlève toute spontanéité. Du coup je vais plus doucement, mais au moins j’aime ce que je fais et c’est ce qui m’intéresse le plus ! Peu importe si derrière, je n’ai pas des milliers de ventes ou des milliers de followers, ce n’est pas ce qui m’anime.

À noter toutefois que quatre exemplaires de Ceux qui restent sont partis dans la librairie Bleu et Aure, à Saint-Lary-Soulan ! J’attends le retour d’une autre libraire également donc il est probable que ça commence à bouger (tout doucement) de ce côté et j’en suis : super contente !
L’investissement de départ

On m’a également demandé plusieurs fois de chiffrer mon investissement pour la sortie du livre.
C’est un exercice un peu compliqué à faire car il faudrait, dans ce cas, que je détaille les tarifs de tous les prestataires avec qui j’ai travaillé et je ne sais pas si lesdites prestataires sont OK avec cette idée.

Du coup, comme je souhaite quand même répondre un minimum, je peux vous dire que j’ai investi dans les 2 000€ environ.

Attention : chaque cas est particulier dans l’auto-édition. Si l’on travaille ou non avec d’autres personnes, si on gère absolument tout, ce que l’on veut absolument déléguer… et même dans les services proposés, les tarifs peuvent aller du simple au double. Mon cas n’est donc qu’un exemple et absolument pas une généralité.

Rappel des prestations que j’ai choisies (un article sera consacré à chacune, dès que possible) :
– Deux illustrations : celle de couverture par Anna Dittmann (site) et l’illustration intérieure par Anne-Sophie Hennicker (site)
– Une correction sur la forme par Camille Salomon (site)
– Une relecture éditoriale par Aude Berthelot (site)

Concernant cette partie, les prix peuvent énormément varier. Je vous conseille de vraiment bien vous renseigner et surtout de prioriser les services dont vous avez besoin. Pour ma part, ces trois postes de dépense sont ceux sur lesquels je ne veux absolument pas déroger.

Autres frais engagés :
– Achat du matériel d’envoi (enveloppes, colis) et du papier photo pour les cartes d’accompagnement
– Achat des bonus des box collectors et des emballages (boîtes en carton, papier de soie, etc…)
– Achat à mes frais des exemplaires offerts dans le cadre des concours et de ceux réservés aux bêta-lecteurs
– Achat de marque-pages
– Achat du tampon utilisé dans le cadre des dédicaces + des encres
– Abonnement des logiciels (notamment InDesign, pour la mise en page) et du site internet + de la boutique (hébergement, nom de domaine, plugins additionnels..)
– Formation sur le long terme, à travers des masterclasses d’écriture notamment mais pas que.

Ce que j’ai pu économiser :
– Le magnifique teaser de Ceux qui restent, puisque mon chéri l’a réalisé, ainsi que la maquette de couverture et les marque-pages.
– La mise en page que j’ai faite moi-même et la création des en-têtes de chapitre (toujours par mon chéri, cet homme sait tout faire)
– Les frais d’ISBN, puisque j’ai toute une liste encore à disposition (25€ à l’heure actuelle)
– L’imprimeur. Ou presque, puisque je suis passée par de l’impression à la demande. Sinon je devais rajouter entre 300 et 500€ pour me constituer un premier stock de livres.
– Le dépôt légal (la démarche est gratuite, mais je préfère le préciser)

N’oublions pas l’aspect légal : je suis sous le régime de la microentreprise, je paie donc des impôts (22% de taux de cotisation).

Et je crois que je n’ai rien oublié.
Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas prête de faire de vrais bénéfices sur mes bouquins 😀 Mais c’est un choix et surtout, j’ai la chance de pouvoir me le permettre : je travaille à temps plein, je n’ai pas d’enfants, je ne dépense quasiment rien en loisirs et j’ai des frais divisés par deux. Les bénéfices de mes livres précédents ont également été réinvestis pour celui-ci. Je n’oublie pas également le bénéfice temps. Si les romans sortent de façon si éloignée les uns des autres, c’est pour me laisser le temps de les financer (quasi 2 ans d’économies pour celui-ci mais forcément, plus on vend, moins on aura à investir pour les suivants).

Si vous souhaitez vous auto-éditer, vous n’allez pas nécessairement payer ce prix, on peut s’en sortir pour bien moins cher (si publication uniquement numérique par exemple, ça peut ne rien vous coûter !) ou équivalent si on rajoute un service de promotion, des salons, des plateformes d’entraide… Comme je le disais plus haut, chacun.e décide de ce qu’iel va prioriser.

Aparté : j’ai souvent entendu des « c’est génial que tu écrives, mais moi je ne lis pas alors je ne te l’achète pas ». Message pour les personnes qui ont un.e écrivain.e dans leur entourage : même si vous ne lisez pas, vous pouvez quand même acheter ne serait-ce que la version numérique d’un livre. Vous dépensez moins de cinq euros en moyenne et surtout, vous aidez l’autre à grimper dans les classements et vous participez à construire sa carrière. Si vous n’en avez pas les moyens, partagez l’info. Juste ça. Et croyez-moi, ce sera déjà énorme.
Le mot de la fin ?

On arrive à la fin de ce long article et de ce premier bilan.
Ce que j’en retiens, c’est que malgré mon absence totale de vraie communication, Ceux qui restent continue de faire son petit bout de chemin et se vend de façon régulière sur Amazon, ce qui est absolument génial !

Alors bien sûr, je pourrais mettre beaucoup de choses en place pour accélérer le processus : investir dans des pubs, faire des salons, faire d’autres lives, m’investir davantage sur les réseaux, faire des promos, aller démarcher les librairies, mais… je ne suis pas Superwoman.
Et surtout, je n’en ai pas envie pour l’instant. L’écriture est un plaisir et je souhaite qu’elle garde cette place. Je ne veux pas (plus) me mettre la pression et des objectifs irréalisables, je vais à mon rythme. Si ça fonctionne, tant mieux, j’en serais la première ravie et déjà là, au bout de trois mois je suis ultra-heureuse d’avoir vendu des livres. Si au contraire ça floppe, tant pis. Je ne publierais peut-être plus forcément mais une chose est sûre, je continuerai d’écrire.

Ce sera le mot de la fin ! On se retrouve pour le bilan des 6 mois ? 😀