Préparer un road-trip fictif, partie 1

road

Je me suis remise à écrire.
Et si ça peut paraître anecdotique, en réalité c’est une grande victoire. Mais ne nous attardons pas sur une intro trop longue, car cet article promet de l’être déjà bien assez. J’écris de nouveau, donc. Ou plutôt, je réécris. Car ce projet, Anamnèse, était à l’origine un texte destiné au NaNoWriMo que j’ai dû abandonner pour plusieurs raisons. Cependant, il n’a jamais quitté ma tête et aujourd’hui, je souhaite enfin l’offrir en lecture.

Alors, Anamnèse, c’est quoi ?

Anamnèse, c’est une novella (= un récit entre la nouvelle et le roman) post-apocalyptique qui se déroule sur la même ligne chronologique que mes précédents ouvrages. On y suit les aventures d’un groupe de personnages dans un road-trip à travers six États des USA, après l’Apocalypse. Oui oui, encore un road-trip, il faut croire que j’adore ça 😀 L’anamnèse a plusieurs définitions, mais je me rapproche du sens premier, à savoir : un travail sur la mémoire et les souvenirs.
Les personnages en question ont chacun leurs secrets, leur passé trouble et leurs espoirs et bien sûr, ce texte aborde tout ça. L’un des principaux, Alexander (dit Alex), apparaît d’ailleurs régulièrement sur mon instagram, si jamais ça vous intéresse 😛 Il paraît que c’est déjà mon chouchou, je ne peux pas confirmer par égard pour les autres, maiiiiis… voilà. Je vous présenterai ses compagnons de route, petit à petit.

Comment écrit-on un road-trip ?

Le disclaimer qui va bien : comme d’habitude, ce qui est écrit ci-dessous est ma propre méthode. Je n’ai pas l’habitude de préparer à ce point mes textes alors tout ça est encore largement perfectible.

Un road-trip, de base, c’est quelque chose de compliqué, mais alors dans un contexte post-apocalyptique c’est encore pire. Il faut prendre plusieurs facteurs en compte : le temps, l’état des routes, celui des voitures, les évènements climatiques possibles… et l’état des personnages, aussi. Car si l’on survit à la fin du monde, ce n’est pas forcément sans dommages.
En plus de tout cela, il faut penser pratique. Comment mes personnages vont manger, boire, garder un minimum d’hygiène ? Vont-ils pouvoir faire le plein de ressources ? Peuvent-ils faire un plein d’essence ? Comment ça se passe s’ils crèvent un pneu ou s’ils ont besoin d’un hôpital ?
Une fois toutes ces questions posées (celles-ci et mille autres), une première ébauche de plan se dessine, avec ses évènements perturbateurs et l’histoire principale qui s’entremêle avec les histoires individuelles. Maintenant, il faut vérifier que c’est faisable, tout ça.

Google Maps, mon meilleur ami
Je suis quelqu’un qui travaille énormément avec le visuel : je ne peux rien écrire si je n’ai pas de repères : photos, vidéos, etc. … Alors forcément, comme je n’ai moi-même pas (encore) vécu de road-trip aux États-Unis, il fallait trouver un moyen de m’y projeter. Heureusement pour nous, auteur.ice.s, il existe un merveilleux outil qui est Google Maps. Et la chance que j’ai en particulier pour ce texte, c’est que Maps est partout. Je n’avais pas fait ça au départ, car j’avais d’autres éléments, du coup je vous le donne en mille : c’est raté pour ma première version ! Le point de départ du road-trip était dans l’Alabama mais après avoir visualisé le trajet, je me suis rendue compte que mes premiers chapitres n’étaient pas cohérents. On efface presque tout et on recommence ! Et voici comment je procède pour cette V2 :

  • Dans un premier temps, je visualise le trajet global en enregistrant sur Maps les différentes étapes du road-trip, définies en fonction des péripéties des personnages. Évidemment, cette route va être modifiée au fur et à mesure de l’avancée de la réécriture, mais cela donne déjà une première idée de la distance à effectuer. Je ne tiens pas forcément compte du temps indiqué car comme je le disais plus haut, il faut prendre plusieurs éléments en compte : la vitesse de marche, s’ils font des détours, s’ils ont un véhicule etc… Et tous les personnages n’ont pas les mêmes destinations. Là, j’ai pris le personnage qui souhaite aller le plus loin, le fameux Alex donc, qui doit se rendre à New York.
Le trajet provisoire effectué par le petit groupe
  • Ensuite, je dézoome la carte et cette fois, je regarde le relief. Est-ce qu’il y a des forêts, des fleuves, des montagnes ? Auquel cas, cela influera forcément le rythme du groupe et les ressources nécessaires pour le voyage.
  • Enfin, et là c’est mon côté “tout ou rien”, j’examine en détail les villes dans lesquelles vont passer mes personnages, afin de repérer des lieux de repos, d’épreuve et caler au mieux les incidents climatiques que je décris tout au long de l’histoire. Tout ça, je le note sur un Google Docs particulier avec les éléments d’histoire qui vont bien et les principales révélations à placer.

Par contre, là, on n’en n’est pas encore à l’étape du plan. L’idée, c’est de dégrossir le trajet et trouver des idées d’imprévus car c’est bien connu, en voyage, on en croise toujours. Honnêtement, j’étais sceptique sur ma propre façon de faire et finalement, plus j’avance plus je me rends compte que c’est une méthode qui fonctionne très bien. Surtout, ne pas l’avoir fait au départ, comme toujours, m’a fait perdre beaucoup de temps car tous mes premiers chapitres sont devenus obsolètes. Mes personnages font 8h de route par jour, ce qui est irréalisable au vu de ce qui arrive régulièrement et de leur état de fatigue de plus en plus important. De plus, certains se séparent du groupe, d’autres s’ajoutent, ce qui influence encore le rythme global. Je sais désormais qu’il faut compter un bon mois/mois et demi à mes marcheurs pour l’intégralité de l’histoire. Bien sûr, je ne vais pas raconter ce road-trip jour par jour, il y aura des ellipses. Mais ça, ce sera l’étape suivante.

Un aperçu de mes notes ?

Je pense que ça va plutôt mal s’afficher sur les téléphones, mes excuses par avance ^^’ (garanti sans spoilers)

Bref, comme je le disais, préparer un road-trip fictif, c’est très complexe, surtout quand on veut faire les choses bien. Toutefois, cela porte ses fruits et j’ai déjà hâte d’écrire ce qui se passe dans certains endroits (genre : un aquarium abandonné )
Je vous tiens bien sûr au courant de la suite et vous invite à rester connecté.e.s, puisque dès que j’arrive à l’étape du plan, j’y consacrerai un article aussi. Anamnèse devrait sortir en fin d’année, si tout va bien. Je vous en reparle d’ici la rentrée !

Une ambiance musicale ?

Si ça vous dit, j’ai commencé à créer ma playlist d’écriture sur Youtube ! D’ordinaire j’utilise Spotify, mais il me semble que les playlists ne sont pas accessibles si on n’a pas de compte. Si vous êtes curieux.se.s, c’est par ici. Bien sûr, elle n’est pas encore complète, je l’alimenterai au fur et à mesure quand ce sera possible.

Et comme je ne résiste pas à l’envie de présenter Alex, hop, un extrait (non corrigé) pour la route :

Je ne sais pas d’où viennent ces rêves. Avant, je n’en faisais jamais. J’étais un gros dormeur, parmi ceux que même l’Apocalypse n’aurait pas réveillés. Belle ironie, puisque tout a explosé à ce moment précis.
Parfois, j’ai même l’impression que je vais m’y noyer. Je me retrouve dans une espèce de monde parallèle dont je suis incapable de sortir, car rien ne me réveille. Je deviens vulnérable et à la merci de ce qui m’entoure. 
Comme l’autre jour.
La leçon a été difficile, mais salvatrice. Je sais ce qui m’attends, maintenant. Et même si je refuse de me l’avouer, m’enfermer c’est me protéger. J’ai bien essayé de ne pas dormir, mais il faut croire qu’ils m’attendent au tournant. Même en luttant de toutes mes forces, le sommeil me tombe dessus aussi délicatement que si ma tête rencontrait une batte de baseball. Les gens ici n’attendent que ça, hors de question de les laisser m’atteindre. 
Ce soir au moins, je serai tranquille.